Mais genre tu portes de l’unisexe ?
Si le marché des vêtements unisexe prend un essor considérable, il convient de rester prudent sur les intentions de ceux qui les commercialisent.
Voilà quelques années déjà que notre vestiaire rhabille le genre. À tel point que celui-ci se retrouve sur le banc de touche. Et, force est de constater que la démarche séduit de nombreux adeptes. D’ailleurs, selon un sondage réalisé par Opinion Way en 2018, 74% des 13-20 ans considèrent que le genre ne définit plus une personne. Par extension, j’imagine que l’univers du vêtement pourrait (ou devrait) également s’affranchir du genre. Après tout, cette transition s’inscrit dans la tradition de l’entité mode, celle d’un mouvement perpétuel. Rien ne se fige et tout se transforme quoi !
Des podiums au prêt-à-porter
L’idée d’un vestiaire unisexe n’est pas nouvelle. Je repense en ce sens aux collections lancées par des créateurs de mode il y a quelques années. Ainsi, chez Gaultier, les hommes portaient des jupes alors que les filles de chez Chanel arboraient une allure socialement considérée comme masculine. Chez Calvin Klein, on osait déjà des tailleurs mixtes. Aujourd’hui, la pop-culture et ses figures comme Stromae, Chris ou Billy Porter redonnent un souffle médiatique à cette tendance.
Les enseignes destinées au grand public se sont même (timidement) lancées sur ce segment. Pas de quoi s’émerveiller non plus car il s’agit souvent de pinkwashing, parfois également cumulé avec du greenwashing. Parce que ce besoin de dissocier genre et vêtement se couple souvent d’un désir de production alternatif. Plus transparent, plus proche et plus responsable. Malheureusement, pour ne pas se faire green-pink-washer, il n’y a pas de solution miracle. Les seuls conseils que je peux te donner, c’est de bien vérifier certaines caractéristiques du produit comme le label ou le lieu de fabrication.
Par Nathan Hallegot. Paris, FR.